Qu’est-ce que le Quiet Quitting ou démission silencieuse ?

12 janvier 2023 | Actualités, Marque employeur

Vous avez sûrement entendu parler ces dernières semaines du quiet quitting ou « démission silencieuse ». Cette appellation très en vogue actuellement qualifie un nouveau mode de fonctionnement des salariés suite à la pandémie du Covid-19. Ce phénomène consiste, pour les salariés d’une entreprise, à se limiter au strict minimum dans les tâches liées à son travail. Le quiet quitting est une tendance qui, si elle venait à s’installer durablement, pourrait devenir un sujet d’inquiétude des managers, dirigeants et autres professionnels des Ressources Humaines et du recrutement.

Qu’est-ce que le Quiet Quitting ou démission silencieuse ? Définition Quiet Quitting

Le quiet quitting (démission silencieuse en français) désigne un phénomène propre au monde du travail et, plus particulièrement, au mode de fonctionnement des salariés. En effet, les salariés d’une entreprise décident de ne pas quitter une entreprise dans laquelle ils ne veulent plus travailler, mais préfèrent rester en poste en se contentant de faire le strict minimum. Ce mode de fonctionnement englobe tous les aspects de la vie de l’entreprise :
  • Respecter des horaires de travail à la minute près et refuser de faire des heures supplémentaires ;
  • Arrêter de répondre aux sollicitations en dehors de leur activité professionnelle ;
  • Refuser d’aider un collègue ;
  • Ne plus répondre aux mails et autres messages en dehors des heures de travail ;
  • Refuser des projets par manque d’intérêt…
La raison derrière le quiet quitting est honorable : les salariés ne souhaitent plus se surpasser dans leur vie professionnelle au détriment de leur bien-être personnel ou de leur vie en dehors de l’entreprise. En effet, ces derniers refusent que leur boulot soit au centre de leurs préoccupations. De ce fait, ils ralentissent la cadence dans le but de préserver leur santé. En soi, c’est une sorte de résistance face à la culture de la performance absolue et du surpassement de soi.
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Les origines du Quiet Quitting sur TikTok

Comme la plupart des phénomènes sociologiques qui touchent l’Europe, il faut chercher l’origine du côté des USA. Aux Etats-Unis, le quiet quitting a pris de l’ampleur grâce à la multiplication des vidéos sur le réseau social TikTok. L’une d’elles, particulièrement virale (3 millions de vues en quelques semaines), conseille à tous ceux submergés par leur travail et attachés à cette culture de la performance de ralentir dans le but de se préserver mentalement et d’être plus heureux. En quelques heures, l’hashtag #quietquitting est né et incite les professionnels à lever le pied au travail.

Les causes de la démission silencieuse au travail

Le phénomène de la démission silencieuse dans le monde du travail est le fruit de plusieurs causes. Parmi elles, la pandémie du Covid-19, le manque de reconnaissance, la quête du sens au travail et un changement de mœurs chez les jeunes générations.

La pandémie du Covid-19, le catalyseur du Quiet Quitting

Dans un sens, le quiet quitting est une des conséquences directes de la pandémie passée et des confinements qui ont profondément bouleversé le monde professionnel. En effet, une forme de déconnexion progressive au travail s’est fait ressentir et l’adoption du télétravail offre de nombreux avantages aux salariés : moins de temps dans les transports, plus de confort à travailler de chez soi et plus de temps pour sa vie personnelle.
Ces changements ont fait prendre conscience aux Français de l’importance d’avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Beaucoup de personnes se sont donc lancées dans la recherche de l’équilibre parfait, quitte à privilégier la vie personnelle.

Le manque de reconnaissance à l’origine d’une transformation de comportement

Ce n’est un secret pour personne : un salarié qui ressent un manque de reconnaissance de la part de sa hiérarchie finit, tôt ou tard, par éprouver un désintérêt pour son travail. En effet, si le salarié ne se sent pas évoluer dans son entreprise (prise de responsabilité, nouveaux projets) ou tout simplement récompensé (augmentation de salaire, primes sur objectif, etc.), il va, petit à petit, se sentir dévalorisé. C’est justement cette frustration et ce sentiment de dévalorisation qui vont le pousser à se contenter de faire le strict minimum au travail. Après tout, s’il n’est jamais récompensé pour ses initiatives ou la qualité de son travail, pourquoi en ferait-il davantage pour son entreprise ?

La quête du sens au travail

Véritable sujet de société et enjeu majeur de la Qualité de Vie au Travail 2022, la quête de sens au travail est un élément important pour les salariés. En effet, l’attachement au sens du travail a été mis à rude épreuve durant les phases de confinement.
De ce fait, en janvier 2021, 20% des actifs ont déclaré ressentir un grand sentiment d’utilité, d’importance et de fierté dans leur travail. À l’inverse, 10% d’entre eux indiquaient une dégradation du sens du travail : sentiment de non-appartenance à l’entreprise, tâches répétitives à faible valeur ajoutée, sentiment d’inutilité et une détérioration de la santé mentale liée au stress du travail. En somme, la crise sanitaire et les confinements successifs ont permis aux travailleurs de prendre du recul sur le sens et les conditions de travail.

La jeune génération moins soucieuse du travail

Nous pouvons penser que les jeunes générations possèdent une forme de conscience professionnelle moins importante que ses ainés. Cependant, la quête du bien-être au travail est une répercussion des difficultés qu’elles rencontrent : crise économique, crise sanitaire, inflation, crise écologique ou guerre, etc. Cette « nouvelle » génération estime qu’il existe d’autres centres de préoccupations beaucoup plus importantes que le travail. De ce fait, la génération Z est davantage attentive aux conditions de travail et au bien-être quotidien dans ses tâches professionnelles plutôt que par un type de contrat proposé ou au salaire. De plus, les jeunes refusent de travailler sous certaines conditions. Une étude de l’ADP Research Institute démontre que 70% des jeunes seraient enclins à démissionner si leur employeur exigeait un retour en présentiel total. Enfin, les jeunes se sentent davantage concernés par les troubles mentaux liés au stress au travail (burn-out, fatigue, douleurs physiques, épuisements mentaux, etc.). Un constat qui expliquera sûrement une potentielle augmentation de salariés quiet quitters dans les prochaines années…

Le Quiet Quitting, une défense psychologique nécessaire contre le burn-out

Dans certains cas, le quiet quitting est simplement une défense psychologique face à une mauvaise qualité de vie au travail. Les employés les plus acharnés à leurs tâches peuvent, à terme, développer un mécanisme de défense nécessaire pour lutter contre les troubles liés au travail tels que le burn-out ou bien la dépression. De ce cas, le quiet quitting s’impose naturellement et permet aux employés de lever le pied – la plupart du temps, temporairement – après une période particulièrement éprouvante. C’est, en soi, une bonne utilisation de ce concept, car il permet à l’employé de retrouver un semblant d’équilibre et évite aux employeurs de se retrouver face à un retrait des équipes ou des arrêts maladie.

L’essor du Quiet Quitting en France et dans le monde

Apparu il y a quelques semaines aux États-Unis, le concept du quiet quitting s’est grandement propagé en France et dans le reste du monde. Bien plus qu’une simple tendance ou un effet de mode passager, le quiet quitting compte de nombreux adeptes en France et aux quatre coins du globe. Bien qu’en France il soit difficile de quantifier, à travers des chiffres concrets, le nombre d’employés en situation de quiet quitting, on estime que 50% des américains actifs répondent aux critères de la démission silencieuse. En Chine, le quiet quitting s’est étendu à d’autres aspects de la vie. En effet, le mode de pensée asiatiques, très orienté vers la culture de l’excellence et de l’ultra-compétitivité, pousse les jeunes Chinois à opérer une révolte silencieuse. Face au rythme excessif du monde du travail et l’extrême concurrence dès l’école, les Chinois s’allongent et décident de faire le strict minimum tout en évitant les compétitions oppressantes. La pratique du quiet quitting a pris une autre forme plus réactionnaire, les Chinois refusant toute forme de contrainte de la société (se marier, trouver un logement, avoir des enfants, trouver un emploi, etc.).
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Faut-il s’inquiéter de la tendance du Quiet Quitting ?

De manière générale, ce type de phénomène est une mode éphémère qui s’essouffle avec le temps. Le quiet quitting est en lien direct avec le marché du travail actuel. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui imposent leurs visions du travail sans prendre de gros risques, tant il est facile de trouver du travail. Cela ne va sûrement pas durer dans le temps. Cependant, il faut prendre en compte que le quiet quitting est un signal d’alarme à l’intention des managers et dirigeants. En effet, il traduit un mal-être profond des employés et pas seulement une baisse de motivation. Le but du quiet quitting est, avant tout, la recherche de l’épanouissement professionnel et de la reconnaissance des cadres et managers. De ce fait, n’hésitez pas à former vos dirigeants afin qu’ils reconnaissent les signes du quiet quitting et puissent trouver des solutions auprès des salariés impliqués. Bien évidemment, le phénomène du quiet quitting n’est pas à généraliser à toute la jeune population active de France.

Comment les employeurs peuvent faire face à ce phénomène ?

En réponse aux quiet quitters, les employeurs doivent trouver des solutions efficaces afin de permettre aux salariés de retrouver leur épanouissement au sein d’une entreprise. Plusieurs procédés peuvent se révéler être efficaces :

Reconnaître ses erreurs

Dans le but de réparer la confiance qui a été rompue et de reconstruire une relation stable avec vos employés, vous devez reconnaître votre part de responsabilité. Dans la grande majorité des cas, la direction n’a pas conscience de la façon dont les employés se sentent mis de côte et sous-estimés. Pour ce faire, il est essentiel de recueillir leurs ressentis afin de comprendre l’étendue des actions à mener. Utiliser une plateforme d’écoute ou un formulaire de satisfaction anonyme pourrait favoriser la communication et faire remonter les vrais problèmes à la direction.

Analyser les problèmes recueillis

Après avoir recueilli les retours et témoignages de vos salariés, il faut comprendre les raisons derrière le quiet quitting. La direction n’est peut-être pas la cause directe, mais la dégradation de l’ambiance de travail ou des conditions de travail sont des pistes de réflexion. Réaliser un audit complet comprenant tous les aspects de votre entreprise pourrait permettre de mettre en évidence les points à améliorer et trouver l’origine des problèmes rencontrés.

Rétablir la confiance avec les employés quiet quitters

Rétablir la confiance avec les employés quiet quitters doit aller au-delà des simples excuses, de la reconnaissance ou bien de l’attribution de nouvelles responsabilités. Certaines actions spécifiques doivent être mises en place pour soutenir vos employés lésés et leur permettre de retrouver sérénité et confiance en leur supérieur hiérarchique. De plus, ces actions doivent se pérenniser dans le temps afin d’éviter une nouvelle vague de quiet quitting qui sera forcément plus dévastateur pour vos employés trahis à nouveau. Les employeurs doivent s’engager durablement dans l’équité et la justice au travail. Créer un environnement de travail diminue le développement du quiet quitting et permet une meilleure productivité de vos équipes.
Le quiet quitting traduit une envie honnête et saine de trouver un équilibre professionnel et personnel épanouissant. Dans un sens, on peut dire qu’il fait partie d’une évolution naturelle du monde du travail qu’une rupture. Les salariés possèdent un manque de reconnaissance, de sens ou bien de conditions agréables de travail et demandent à leurs employeurs de créer une entreprise plus humaine et proche des considérations de chacun.
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